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Notre identité de français de l’étranger

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Les voyages en avion m’inspirent vraiment. Le fait d’attendre sans être distraite par les activités du quotidien me ramène à mes premiers amours: écrire ce que j’ai sur le coeur, vous partager mes réflexions.

Je suis en ce moment même assise à une table du Paul dans la gare SNCF, Charles de Gaulle. Je suis arrivée il y a une heure de Toronto pour surprendre mon grand père. Demain il va avoir 90 ans. 90 ans les gars, et il a toujours une forme olympique. J’ai hâte de voir la surprise sur son visage, je vous laisserai la découvrir dans le vlog que j’aurai posté après mon arrivée en Ardèche.

Mais ce n’est pas de ça dont je voulais vous parler aujourd’hui. Je voulais vous parler de notre identité en tant que français de l’étranger. Il y a quelques semaines j’ai vu la vidéo de Thomas de la chaîne Yes Theory, il annonçait qu’il quittait Los Angeles après plusieurs années pour revenir vivre à Paris parce qu’il avait l’impression de s’éloigner de sa culture, de qui il est, il expliquait aussi qu’il ressent un manque de ne plus parler ses langues maternelles (français et suédois).

Sa vidéo m’a poussé à me poser la question ? Est ce que j’ai l’impression de me perdre en tant que française en vivant au Canada depuis de 8 ans maintenant ?

Et bien si je suis complètement honnête je ne m’étais jamais posée la question. Au contraire, j’ai depuis quelques années l’impression que mon identité en tant que française s’est intensifiée voire même tout simplement créée suite à mon départ de France.

Je ne m’étais jamais demandée ce qui faisait de moi une française avant d’avoir l’évidence sous les yeux en me retrouvant avec d’autres français dans un milieu étranger: tout ce que nous avions en commun, naturellement, sans même nous en rendre compte, faisait partie de notre identité en tant que français.

J’ai grandi avec des gens qui questionnaient l’origine de mes parents, mes cheveux frisés, mon teint mate, les « tes parents ils sont d’où toi? » ou « Ouais mais tes parents ils ne viennent pas de France non? » ne m’ont pas non plus aidé à définir cette identité française. Ca leur paraissait stupide comme question à l’époque mais pour moi ça me faisait croire qu’il me manquait quelque chose pour être française. Si je suis née en France je suis française ? Peu importe où sont nés mes parents non ?

Puis j’ai quitté la France. Et mon dieu que j’ai découvert que j’étais française ! Aucun doute là dessus. On partage les mêmes références culturelles, on rigole des mêmes blagues, on a la même amour pour le fromage et les pains au chocolat.

Peut être que contrairement à Thomas de Yes Theory qui évolue dans un milieu complètement anglophone où il a effacé sa culture française j’ai réussi à, involontairement, intégrer ma culture française dans mon quotidien canadien.

Je réalise que depuis quelques années je parle principalement anglais toute la journée. Que parfois certains mots français mettent un peu plus de temps à sortir de ma bouche que j’aimerai l’admettre. Mais aussi que mes tournures de phrases françaises ont un petit goût d’anglais. Mais je suis connectée à ma culture. J’ai développé des ressource (ce blog, mon compte Instagram, ma chaîne Youtube) en français pour ma communauté. J’échange tous les jours avec des francophones sur Instagram. Je collabore avec des organismes francophones à Toronto, j’ai une chronique sur Radio-Canada en français. On m’appelle Frenchie. J’ai vraiment l’impression qu’à l’inverse de Thomas j’ai construit ma marque autour de ma francophonie et que je ne peux pas y échapper (je n’en ai pas envie d’ailleurs !).

C’est intéressant parce que l’expérience peut être tellement différente suivant la situation. 

Je suis fière de ma culture et je n’ai aucune envie de l’effacer. Souvent mon copain canadien en rigolant me dit: « You’re so French! ». Il a raison, je suis tellement française et j’en suis fière. Je suis fière de pouvoir partager ma culture plutôt que de l’effacer.

La question se pose quand on vit dans un pays étranger et encore plus quand on vit une relation multiculturelle. Entre la culture française, jamaïcaine et canadienne on pourrait croire qu’il n’y a pas assez de place. Mais je pense que nous sommes dans une position hyper avantageuse. On peut prendre le meilleur de chaque culture. Mais aussi remettre en question certains aspects en voyant les choses d’une nouvelle perspective. Je dis souvent qu’on se crée notre propre culture tous les 2 et pour le futur.

La question se pose quand je reviens en France et que tout me semble si familier et à la fois si éloigné. Ce n’est plus mon quotidien. Je ne connais pas les musiques à la radio, les séries à la télé ou les pubs. Je suis les infos grâce au compte d’Hugo Décrypte (super référence pour les français de l’étranger, c’est un résumé en moins d’une minute chaque jour) mais pas plus.

Ma maman vient pour la première fois à Toronto fin juillet, elle va pouvoir découvrir ma vie sur place. Cette vie qu’elle vit à travers un écran depuis plusieurs années. Elle va pouvoir découvrir nos habitudes, nos façons de faire, nos supermarchés (j’emmène toujours mes visiteurs faire les courses, c’est une super façon de découvrir les habitudes locales) mais aussi et surtout .. sa fille canadienne.

En France je suis très canadienne, au Canada je suis très française. Et vous comment vous sentez vous en tant que français de l’étranger ?

Je suis curieuse de voir si elle me trouve différente dans mes habitudes à Toronto.

Réponse dans quelques semaines.

Merci d’avoir passé ce moment avec moi,

A très vite.

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2 comments
  1. Ha oui same pour moi! Au Canada je suis « la belge » et en Belgique on m’appelle « la canadienne »
    Je ne me suis jamais sentie autant belge et défenseuse de la Belgique que depuis que je suis au Canada et inversement quand je retourne en Belgique je défends tous les bons aspects du Canada

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